Pourquoi les Challenges d’athlétisme portent-ils les noms de Delaune, Guimier et Rousseau ? Pourquoi existe-t-il un cross Léo Lagrange ?
Qui sont ces militants ou proches de la FSGT qui ont marqué son histoire ?
Découvrez leur parcours…
Auguste Delaune représente une figure incontournable de l’histoire de la FSGT. Son patronyme reste notamment attaché à sa Coupe nationale de football, mais aussi à de nombreuses installations sportives à travers le pays, dont évidemment l’enceinte du glorieux Stade de Reims. Mais qui connaît vraiment son histoire ?
Né le 26 septembre 1908 près du Havre, il devient ouvrier soudeur et rejoint rapidement le combat syndical dans les rangs de la CGTU.
En 1923, il adhère à un club sportif ouvrier, puis contribue à fonder le comité régional FST de Normandie. En 1926, sa famille part s’installer à Saint-Denis en région parisienne. Il remporte ainsi, en 1928, le cross du journal l’Humanité, preuve qu’il restait d’abord un pratiquant passionné. De retour de son service militaire, il monte au secrétariat général national de la FST, puis se retrouve coopté au Comité exécutif de l’Internationale rouge des sports. Toujours militant communiste et des JC, il est à ce titre envoyé avec sa première épouse Lise Ricole, future London, en formation politique à Moscou.
Revenu en France, il prend part aux pourparlers unitaires avec les socialistes de l’USSGT qui donnent naissance, en décembre 1934, à la FSGT dont il devient un des dirigeants nationaux de premier plan (la présidence échoit conjointement au communiste Georges Marrane et au socialiste Antonin Poggioli).
Mobilisé à l’automne 1939, Auguste Delaune traversa héroïquement la campagne de France en mai-juin 1940, honoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre. Ce qui n’empêche nullement Vichy de l’arrêter et l’interner le 6 décembre. Il s’évade du camp de Châteaubriant le 21 novembre 1941, pour rejoindre la Résistance, notamment en lançant le réseau Sport Libre (et la revue clandestine du même nom) dénonçant la politique de collaboration dans le sport (en particulier la persécution des sportifs juifs), puis s’engage au sein des Jeunesses communistes clandestines.
La police du Mans (Sarthe) lui tendit un guet-apens le 27 juillet 1943 sur le pont de Coëffort. En dépit d’une tentative avortée de libération, il est transféré à la prison du Vert-Galant au Mans.
Il succombera aux tortures de la Gestapo le 12 septembre sans avoir parlé, juste livré son faux nom, Paul Boniface.
Jean Guimier est né le 23 janvier 1913 à Mayet (Sarthe).
Nommé professeur d‘éducation physique à Arras (Pas-de-Calais) en 1936, membre du Parti communiste depuis 1933, il milita dans des mouvements antifascistes. Il fut le secrétaire du Comité national contre la tenue des Jeux olympiques à Berlin en 1936 et participa à l’organisation des Olimpiada Popular de Barcelone ainsi qu'à la rédaction du programme de la Fédération Sportive et Gymnique du Travail sur le sport, publié sous le titre « Pour une jeunesse saine, forte et joyeuse ».
Pendant la guerre, il rejoignit les forces résistantes dans la région d’Arras puis participa à la libération de Paris.
En 1945, le ministre de l’Éducation nationale, René Capitant, le chargea d’une mission pour mettre en place et réorganiser les centres de formation des cadres (Centres régionaux d’éducation physique et sportive), et il fut par la suite responsable de l’inspection des centres régionaux de formation. Estimant qu’on ne lui donnait pas de moyens suffisants, il démissionna en 1948 de la fonction d’inspecteur. Muté au service des sports de la Seine-et-Oise (circonscription de Mantes), il reprit un poste de professeur d’éducation physique à Paris (XIVe arr.) en 1950-1951, puis au lycée Turgot où il créa, de façon exemplaire, les équipements sportifs (piscine, gymnase…). Il conserva ce poste jusqu’à sa retraite en 1973.
Syndicaliste au sein du SNEP à partir de 1953 et militant communiste, il était membre de la direction de la FSGT depuis sa naissance - membre de la commission exécutive de la FSGT (1944-1953), de son bureau fédéral (1946-1949) et de son conseil national après 1965- où il oeuvra à établir des liens entre les professeurs d'EPS et la fédération.
_ Dans le même temps, il fut à l'origine de la FNOMS, fédération nationale des Office Municipaux des sports.
_ Il est décédé le 14 aout 1975.
Léo Lagrange est né à Bourg-sur-Gironde le 28 novembre 1900.
Ce militant socialiste, élu député en 1932 d'Avesnes-sur-Helpe, dans le Nord, était d'abord un spécialiste des questions militaires, ce qui lui permis de croiser la route d'un jeune colonel de l'armée française, Charles de Gaulle dont il deviendra l'ami.
Mais il restera surtout dans l'histoire pour avoir été le premier « ministre des sports » en étant nommé sous-secrétaire d'État aux sports et à l'organisation des loisirs sous le gouvernement Blum issu de la victoire du Front Populaire. Il travaillera alors en étroite confiance et collaboration avec la FSGT, dont certains membres rejoindront son cabinet. Il mettra en place notamment un brevet sportif national ou encore lancera un grand plan d'équipements sportifs pour rattraper le retard de la France en la matière. Il désira aussi ouvrir, dans la foulée des grandes réformes sociales de juin 36, l'accès de tous à toutes les pratiques, y compris, par exemple, le ski.
Les événements politiques et l'arrivée de la guerre l'empêcheront de mener à bien son programme. Il tombera au front le 9 juin 1940.
René Rousseau est né le 18 septembre 1906 à Paris (XIIIe arr.). Il s'est engagé dès le milieu des année 20 dans le sport ouvrier , ainsi que dans le Parti Communiste, notamment au sein de la FST (Fédération sportive du travail), ou il s'occupait en particulier de la natation, du cross et du cyclisme. Il fonda l’Écho sportif du Travail, mensuel, en 1928 et il devint rédacteur en chef de Sports en 1933-1939. Il participa activement à ce titre à la fondation de la FSGT en 1934 et à son essor durant le front populaire.
Après la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle il avait été prisonnier, il deviendra secrétaire du comité exécutif de la FSGT et même rédacteur en chef du journal Sports et plein air à sa création. Il succéda avril 1954 à Robert Mension, qui avait démissionné, à la présidence de la FSGT, poste qu'il conserva jusqu'à son décès le 28 décembre 1964, presque 30 ans jour pour jour après la naissance de la fédération à laquelle il avait consacré la plus grande partie de son existence.
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