Dans le cadre des rencontres #Nous le Sport 2021 pour la candidature d’Emmanuelle Bonnet Ouladj au CNOSF a eu lieu un échange sur “favoriser la haute performance à tous les niveaux et au plus haut niveau” qui a réuni plusieurs intervenant.e.s dont Boris JIDOVTSEFF professeur à l'Université de Liège, spécialiste de l'entraînement de haut niveau et de la question de l’enfance.
Vous pouvez retrouver toutes les informations sur la candidature d’Emmanuelle sur le site dédié.
Boris a traité de la question de la l’hyper spécialisation précoce en matière d'entraînement qui apparaît comme un courant né dans les 90’s qui montre que pour atteindre un haut niveau d’expertise et de performance dans un domaine, il faut commencer tôt avec une pratique intense et spécifique. Toutes les success story des carrières d’athlètes de haut niveau connu.e.s montrent que ce principe fonctionne mais il existe tout de même beaucoup d’échecs et de déçu.e.s. Cependant en raison d’une charge d'entraînement élevée, d’une répétition stéréotypée de certains gestes avec une récupération insuffisante sur un appareil locomoteur inachevé entraînent une augmentation des risques de blessures.
Un deuxième revers est qu’en se spécialisant tôt, on va limiter la base large des habiletés motrices fondamentales. C’est à dire que quand la motricité est trop spécifique trop tôt et qu’on oublie de développer d’autres pans de la motricité, on limite les apprentissages futurs, on limite les possibilités de reconversion. L’impact psychologique est lui aussi important entraînant stress, sur-implication parentale, épuisement, isolement social et peu d’amusement. On note aussi un impact physiologique sur la croissance. L’hyperspécialisation est-elle le seul chemin vers une pratique de haut niveau ?
C’est en s’intéressant aux carrières sportives des élites de haut niveau qu’on se rend compte qu’ils n’ont pas tous une trajectoire linéaire avec une ascension sportive. Beaucoup peuvent avoir une progression parfois stagnante et certains peuvent avoir aussi un épisode de régression et devenir sportifs de haut niveau. Pour avoir un développement complet de la personne, il est intéressant de viser la complémentarité via la diversité sportive. Une base motrice large et diversifiée joue un rôle important pour la santé et le bien-être Les études montrent les bienfaits de cette diversité motrice sur différents niveaux ( moins de blessures, plus longue carrière sportive, transfert d’un sport à un autre et reconversion sportive plus facile et plus de chances de trouver le sport qui convient). C’est une approche qui est ainsi bénéfique pour la performance sportive et pour rester actif.ve dans la vie plus longtemps.
Pour la suite des apports de Boris, c’est par ici.