Les conditions d’application du second confinement laissaient la possibilité aux personnes en situation de handicap de continuer leur activité sportive. Du côté d’Épinal, dans les Vosges, le Galaxy Gym (148 adhérent·es, près de la moitié féminine), proposant de la boxe anglaise, du k-1 (forme de kick-boxing) et du muay-thaï, s’est ainsi mobilisé pour garantir cette continuité de la vie sportive : «Une dizaine de pratiquants en situation de handicap fort divers (autisme, non voyant...), parmi nos 137 licenciés FSGT, fréquentent notre structure», explique Jean-François Wust, «nous avons même un de nos animateurs qui a eu une jambe coupée, qui s’occupe de boxe anglaise et s’initie à la boxe thaï. Il était essentiel pour nous de continuer à les accueillir quasi normalement et ils ont répondu présents. Les textes permettaient pour ce public prioritaire ainsi que nos compétiteurs de haut niveau [hors FSGT] de poursuivre ensemble. Nous avons pu constater à quel point c’était important pour eux.»
En Corse, Frédéric Durand, du SGT Borgho (60 adhérent·es, dont un tiers de filles), seul septième dan sur l’île de Beauté et qui représente la FSGT dans le collège nationale des ceintures noires, a continué à entraîner les trois élèves en situation d’handicap de son club. En effet, depuis quinze ans, ce public y est accueilli en totale inclusion avec les valides dans le cadre d’une convention entre l’Éveil de Bastia et l'Institut médico-éducatif (établissement d'accueil pour enfants et adolescents atteints de handicap mental) de la ville (une jeune fille trisomique, Clara, y a même passé sa ceinture noire). «Pour eux c'est très important car les cours font partie désormais de leur vie», témoignera Frédéric dans Corse Matin, le 5 décembre, «ainsi, ils peuvent s'évader de leur quotidien pendant quelques heures.» Et de conclure par cette belle sentence venant d’un judoka aussi expérimenté : «J'apprends d'eux, autant qu'ils apprennent de moi.» # Nicolas Kssis