Mai 68, plus qu'une date, un symbole. Un anniversaire avec son lot de souvenirs plus ou moins trafiqués, de bilans, parfois escamotés, ses rétrospectives en boucle à la télé. Au final, de quoi parle-t-on ? Un mouvement lycéen et étudiant anti-autoritaire qui fit vaciller le Général en personne. Une grande grève ouvrière aussi, la plus importante du XXe siècle, avec de nombreux acquis à la clef. Tous les secteurs de la société furent affectés. Le sport également, forcément, à une époque où, pourtant, personne ne le prend vraiment au sérieux. Les locaux de la FFF sont occupés.
Le monde enseignant s'interroge sur son travail pédagogique, et donc les profs d'EPS se retrouvent sur la brèche. Dans les usines les conquêtes sociales et le temps libre reposent la question de l'accès de tous au sport, sous quelles conditions, avec quels outils. La vie sportive normale a été suspendue pendant que le pays s'était mis en mode pause et respirait de grandes bouffées d'air frais. Et de fait, il n'y aura jamais de retour à la normale. Y compris sur les terrains ou émerge le foot autoarbitré à 7. Non plus dans la conception du sport de l'enfant qui se triture à Sète, dans les stages Maurice Baquet. Pas plus que dans la façon de penser le fonctionnement démocratique de l'organisation.
Il était donc impossible pour la FSGT de ne pas s'arrêter sur cet épisode magique du feuilleton des années 1960, tant le long parcours du sport populaire s'est fondu dans le fleuve tumultueux de l'histoire de France. Parfois en le remontant à contre-courant, mais toujours au cœur des événements et des aspirations à un sport émancipateur.
8 pages parues dans Sport et plein air n°520 - mai 2008 - publiées à l'occasion des 40 ans de Mai 68 et que nous remettons en libre accès, ci-dessous, à l'occasion de son cinquantenaire.
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